Rôle des mutations du VIH dans la résistance aux anti-intégrase/Caractérisation et mécanismes d’action de nouveaux anti-rétroviraux

  • Mutations de résistance « classiques »

L’utilisation clinique d’inhibiteurs anti-intégrase permet de fortement inhiber la réplication du virus en inhibant fortement la réaction d’intégration. Cependant, beaucoup de patients échappent au traitement mettant en jeu de tels inhibiteurs. Cet échappement au traitement est principalement du à l’apparition de mutations de résistance au niveau du gène de l’intégrase.
Grâce à nos collaborations au sein de groupes hospitaliers (Institut Cochin, Hôpital Pitié-Salpétrière, Hôpital Bichat...) nous avons accès aux données de séquences des virus échappant aux traitements.
Au sein de l’équipe, par des approches mettant en jeu des techniques virologiques (Cytométrie de Flux etc...) et des techniques de point de quantification (PCR et RT-PCR quantitatives, PCR, RT-PCR digitales...) nous étudions l’impact de ces mutations au niveau de la capacité réplicative du virus et de son potentiel de résistance aux différentes inhibiteurs. De plus, nous étudions également l’impact de ces mutations détectées chez les patients au niveau de l’intégrase par des techniques biochimiques (construction des intégrases mutées, purification des protéines et tests d’activité).
De ces études biochimiques et virologiques, nous déterminons le rôle de chaque résidu de l’intégrase impliqué dans les mécanismes de résistance aux inhibiteurs.

  • Un nouveau mécanisme de résistance

Récemment, nous avons mis en évidence un nouveau mécanisme de résistance aux anti-intégrase. En effet, des plus en plus de patients échappent à certaines molécules sans que des mutations apparaissent au niveau de l’intégrase. En examinant plus précisément les séquences de ces virus, certaines mutations sont présentes au niveau d’une région que l’on appelle le 3’-PPT. Le 3’-PPT est une séquence intervenant dans le processus de transcription inverse. Nous avons montré que ces mutations dans le 3’-PPT changent ce mécanisme. L’ADN viral issu de la transcription inverse n’est plus un ADN linéaire mais une molécule circulaire (cercle 1-LTR). Ces cercles, accumulés dans la cellule, sont à l’origine de la réplication du virus par une voie non-intégrative.
Nos travaux se poursuivent pour déterminer précisément le déroulement de ce nouveau mécanisme de transcription inverse.